On baise de Catherine Beaunez (La folle du logis)
Autoédité et distribué par l’autrice
Une chronique tendre et mordante du confinement (publiée au jour le jour sur les réseaux sociaux de mars à mai 2020).
Catherine est une pionnière et une résistante. Elle ne désarme pas et il faudrait plus d’un corona virus et d’un confinement pour l’abattre. Elle en fait son miel du confinement dame Beau-nez.
En plus de ça, c’est une obsédée de la baise sans baise. Déjà avec son premier album, Mes partouzes, elle en avait piégé plus d’un avec ce titre alléchant, et ils en ont été pour leur frais, les voyeurs! Pas plus de partouzes que de beurre en branche, ou alors… tellement subliminales! Depuis la publication de ce piège à c… des années
80, rien n’a changé pour cette dessinatrice encore plus moqueuse que féministe, ce qui n’est pas peu dire et lui vaut un grand coup de chapeau du jury Artémisia.
Que l’on apprécie ou pas son style, son humour, son graphisme, on ne peut que saluer bien bas sa performance: l’une des rares bédéastes à tenir bon sur cette barricade-là et à continuer, 40 ans plus tard, à faire des pieds de
nez et à tirer la langue à la société pas triarcale mais presque. Performance d’autant plus remarquable dans une période ou la répression et sa police sont partout, et l’insolence graphique et politique, le militantisme des dessinatrices presque nulle part.
Les pages de cet album auto publié, furent d’abord visibles sur les réseaux sociaux, puis sont devenues un livre par la grâce d’une nouvelle éditrice, La folle du logis, c’est à dire Catherine elle même.
Le confinement vu sous tous ses angles ! La parité pour nettoyer la cage d’escalier ; Comment garder la ligne en ne sortant plus de sa cuisine ; Applaudissements aux fenêtres pour les soignants ; Que faire de son argent quand on est privé de sortie ; Garder le cap, oui, mais lequel ? Défiler sans défiler ; Régler (en 1 dessin) son sort à
Macaron 1er… Tout y passe, mais par contre, rien sur la baise comme annoncé sur la couverture, cqfd ! Remboursez, s’écrient les frustrés !
Artémisia, elle, est solidaire de la “folle du logis” confinée mais pas désarmée.
Et surtout n’oubliez jamais ce fin précepte de l’autrice, utile à l’existence : » Rien de tel que le rire pour renforcer les défenses immunitaires ! » Chapeau, l’artiste !
