Gilles Ciment, membre du jury du prix Artémisia de la bande dessinée féminine, rappelle de façon riche et argumentée le combat essentiel des auteures de bandes dessinée. Combat contre le sexisme ambiant pour s’imposer par leur art et leurs talents dans une profession restée très machiste. Combat pour offrir aux lecteurs des imaginaires, des images, des personnages plus variés où les héros ne se limitent plus à quelques archétypes très réducteurs. Combat pour donner à voir un monde où les femmes ne sont pas cantonnées dans une iconographie appauvrissante quand elle n’est pas simplement avilissante.
Gilles Ciment revient aussi sur les provocations récentes de l’affaire d’Angoulême, révélatrices d’un combat qui reste bien actuel.
Dans les derniers jours de 2016, l’association historique du festival international de la bande dessinée d’Angoulême a diffusé sur les réseaux sociaux son nouveau logo. Les mots « Association FIBD Angoulême » encadrent le « Fauve », mascotte du festival depuis 2007 imaginée par Lewis Trondheim, à laquelle est accolée un avatar, rose cette fois.

Si le Crédit Lyonnais ou Peugeot avaient eu l’idée d’adjoindre une lionne à leur lion, passe encore… Mais le Fauve, lui, était indifférencié : quel besoin de lui concocter une version prétendument « féminine » (car sa couleur rose et sa queue en rond, par opposition à la queue dressée de son compagnon, doivent avoir cet objectif) ? N’est-ce pas l’aveu que, dans l’esprit de ceux qui cherchent à caresser les auteurs dans le sens du poil de la parité, le Fauve était jusqu’ici exclusivement masculin ? Les auteurs (et pas seulement les autrices) ne s’y sont pas trompés, qui ont conspué cette invention grotesque.
Mais comment en est-on arrivé là ? Un petit historique s’impose.
@Gilles Ciment
Femmes dans la bande dessinée, des pionnières à l’affaire d’Angoulême (1/12)
« Une mascotte révélatrice d’un sexisme ambient et tenace »
Lire la suite : 2 – Premiers pas féminins
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